• Oedipe roi

    Oedipe roi

     

    LE DOMESTIQUE: Pour être bref et t'instruire vite,
    la divine et chère Jocaste est morte.

    LE CORYPHEE: La malheureuse ! Qui en est cause ?

    LE DOMESTIQUE: Elle-même. Et le plus affligeant t'échappe
    car tu n'as pas vu. Mais tu sauras
    autant que le permet ma mémoire,
    ce qu'a souffert la malheureuse.
    Dès le vestibule passé, prise de fureur,
    elle courait vers le lit nuptial,
    elle s'arrachait à deux mains les cheveux.
    Elle entre, elle claque les portes derrière elle.
    Et elle appelle Laïos, mort depuis longtemps,
    elle évoque les enfants qu'elle en eut jadis
    et par qui il mourut, la laissant leur enfanter
    une abominable descendance. Elle gémit
    sur la couche où, misérable, elle enfanta
    son époux de son époux, ses enfants de son enfant.
    Je ne sais comment elle a péri - nous n'avons pu
    voir ce malheur car Oedipe s'est précipité
    en hurlant et nous l'avons regarder tourner.
    Il allait et venait, il nous demandait
    une épée, et sa femme qui n'était pas sa femme
    mais, glèbe doublement fertile,
    sa mère et celle de ses enfants. Dans cette rage
    un dieu sans doute l'a renseigné mais en tout cas
    aucun de nous qui étions là. Avec un cri
    terrible et comme guidé par quelqu'un, il se rue
    sur les deux battants de la porte, il fait sauter
    les pentures des gonds, il se jette dans la pièce.
    Nous y aperçûmes la femme pendue
    au lien qui l'étranglait. Le malheureux, à cette vue,
    pousse un rugissement terrible et rompt le lien.
    Le pauvre corps tombe sur le sol
    et nous vîmes alors une horrible scène.
    Il lui arrache les agrafes d'or dont elle attachait ses vêtements ; il les lève
    et s'en frappe le creux de yeux en disant :
    "Ils ne verront plus le mal que j'ai subi
    ni celui que j'ai fait. Dans les ténèbres
    ils ne verront plus ceux qu'ils ne devaient pas voir,
    ne connaîtront plus ceux que je voulais connaître."
    Il répétait ce cri et ne cessait de frapper
    sous ses paupières. Le sang de ses prunelles
    ruisselait de ses joues, non pas
    un suintement de sang mais une sombre averse,
    une grêle de sang qui ruisselait.
    Ce n'était pas le malheur d'un seul, mais d'eux deux,
    le malheur conjoint de l'homme et de la femme.
    L'ancien bonheur était vraiment jusque là
    un bonheur, mais n'est plus aujourd'hui
    que gémissement, malédiction, mort et honte,
    tout ce qu'on peut nommer de pire sans exception.

     

     

    Auteur: Sophocle

    Traducteur: François Mahl-Bournay

    Date de publication: 2011

    Éditions: Hatier

    Collection: Classique & CIE lycée

    Biographie de l'auteur:

    Sophocle est l'un des trois grands tragédiens grecs dont l'œuvre nous est partiellement parvenue, avec Eschyle (526-456 av. J-C) et Euripide (480-406 av. J-C).

    Il est l'auteur de cent vingt-trois pièces dont seules huit ("Œdipe roi", "Œdipe à Colone", "Antigone", "Philoctète", "Électre", "Ajax", "Les Trachiniennes" et des fragments importants du drame satyrique "Les Limiers") nous sont parvenues à la suite des grandes purges effectuées sous le règne de l'empereur Hadrien au IIème siècle après JC.

    Il est le fils d'un certain Sophilos et naît dans un village près d'Athènes. Il reçoit une éducation très soignée, notamment dans le domaine musical où il bénéficie des leçons du célèbre Lampros, et dans le domaine de la gymnastique : à seize ans, il conduit le chœur du triomphe de Salamine.

    Contemporain de Périclès, Sophocle connaît l'apogée athénienne et participe à la vie politique : il est désigné parmi les hellénotames (trésoriers de la ligue de Délos) en 443-442 av. J-C, et parmi les stratèges à deux reprises, notamment en 440 av. J-C lors de l'expédition contre Samos. À quatre-vingt-trois ans, il fait également partie des dix conseillers désignés après le désastre de Sicile.

    La carrière de tragédien de Sophocle débute au plus tôt en 468 av J-C. Cette année-là, son théâtre reçoit le premier prix devant Eschyle, qui restera son rival jusqu'à l'apparition d'Euripide.

    On lui connait deux fils, mais Suidas dans sa biographie en mentionne trois autres. L'un deux, Ariston, est le père de Sophocle le Jeune, également doué pour la tragédie, sous les soins de qui est représentée la dernière pièce de son supposé grand-père.

     

    Résumer:

    Qui a tué Laïos, roi de Thèbes ? Oedipe, devenu roi à sa place, entreprend de résoudre l’énigme pour sauver la ville de la peste...

    "Que celui qui se contente d'écouter ce qui s'est passé frémisse d'horreur et de pitié à l'énoncé des faits. C'est ce que peut ressentir celui qui écoute l'histoire d'Oedipe."  Aristote

     

    Résumer Personnelle:

    Oedipe recherche le tueur de son père, Laïos, roi de thèbe. Devenu roi à sa place, Oedipe tente de découvrir la vérité. 

     

    Avis: 3/5

    J'ai lu cette tragédie pour l'étude en cour (BAC oblige... ^^) et comme toute tragédie de la Grèce antique des le début de la pièce l'intrigue et le final de l'histoire nous est facilement devinable, si ce n'est révéler en totalité.

    L'histoire est donc assez simple à comprendre et le vocabulaire d'époque n'est pas dérangeant, c'est une pièce très rapide à lire qui ne pose pas vraiment de problème et c'est toujours intéressant de découvrir ce genre de littérature.

    Si jamais vous êtes curieux de découvrir les mœurs de la Grèce d'en temps je vous conseil cette petite pièce très sympathique. :)

     

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