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 "- Entendons-nous bien: je ne crois pas avoir jamais été quelqu'un de spécialement néfaste. Mais quand je songe à ce qu'est mon existence, le premier mot qui me vient à l’esprit est "futilité". Comme beaucoup de gens de mon espèce, j’attends tout du monde et je pense ne rien lui devoir. En fait, vous savez quoi ? Il m'arrive souvent, ces derniers temps, de me demander si je ne suis pas mort que par hasard? Si le destin ne s'est pas montré un brin ironique en arrêtant son doigt sur moi."- Page 10.

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"- Les jeunes femmes perçoivent leurs premières expériences sentimentales à partir de l'opposition entre deux catégories: les relations sérieuse (structurées par un scénario conjugal et amoureux) et les relations légères (suivant une logique de l'amusement sexuel)."

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"- Suite à leur rupture, les jeunes femmes de la première catégorie (des jeunes femmes qui ont vécu une histoire sérieuse et qui ont rompu au moment de l'entretien) développent un rapport désenchanté à l'amour. Elle diversifient alors les répertoires relationnels en s’éloignant du registre conjugal et recentrent leur vie personnelle sur leurs relations amicales. [...]"

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"La vraie vie pour un romancier, c'est d'en fabriquer de fausses."
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"Être jeune c'est croire qu'on va le rester."

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"Je n'ai plus le temps...
Trouve l'oiseau. Dans la boucle... De l'autre côté de la tombe du vieux. Le 3 septembre 1940. Emerson... La lettre. Raconte leur ce qui est arrivé, Yako... Voici les dernières paroles du grand-père de Jacob."

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"J’ai quasiment couru jusqu’au marais. Alors que je pataugeais dans la boue, à la recherche du chemin d’herbe quasi invisible qu’Emma avait emprunté la veille, une pensée inquiétante m’a effleuré. Et si je ne découvrais, de l’autre côté, que davantage de pluie et une maison en ruine ? C’est dire mon soulagement quand j’ai émergé dans le soleil éblouissant du 3 septembre 1940. L’air était chaud et les nuages qui s’effilochaient dans le ciel bleu avaient des formes familières, rassurantes. Mieux encore : Emma, assise sur le tertre, s’amusait à jeter des pierres dans le marais."

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"T’AIMES PAS TON NEZ.
C’est la première chose que tu vois quand tu te regardes
dans le miroir.
Ton gros nez épaté.
Quand tu entres le matin dans la salle de bains et que tu
affrontes ton reflet, tu es toujours surprise par ce pif difforme
planté au milieu de ta figure. Dans ta tête, ton nez est droit,
il est fin, délicat, à croquer. Pas plat, éclaté, étalé.
Ton étonnement dure une fraction de seconde.
Ensuite c’est la déprime. Que tu ignores.
Puis la colère. Que tu accueilles.
Sourde, froide, silencieuse.
Elle part du ventre et se répand lentement aux extrémités
de ton corps.
Faut pas te parler alors."

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"C’est seulement quand ils crient “Police, ouvrez !”
qu’Ajmal réagit. Aussitôt les yeux rivés sur moi. Comment
fait-il pour avoir le sommeil aussi profond après
ce qu’il a vécu ? Les coups frappés à la porte ne l’ont
pas fait tressaillir. À peine ont-ils troublé la régularité de
sa respiration. Non, il a fallu que le mot “police” soit
proféré pour que son corps se tende, que son regard
me cherche. Un mot qu’il connaît. Polizia, en italien.
Polis, en turc. Durant les neuf mois de son périple, il l’a
aussi entendu en persan, en grec et en bulgare.
Ajmal me dévisage, terrorisé. Ça y est. Ils sont là."

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