• LE SCEAU DES TENEBRES

     

    "Lorsque Michaela reprit ses esprits, un oiseau chantait au-dessus de sa tête et une douce brise lui caressait la joue. Elle ouvrit les yeux. Elle était assise dans une clairière herbeuse. Elle ne reconnaissait pas cet endroit qui lui aurait, en temps normal, inspiré une grande sérénité. Elle sentit ses cheveux se dresser sur sa tête et un sentiment d’alerte l’envahir.
    Où se trouvait-elle ? Des images d’ours et de monstre aux yeux jaunes lui revinrent à l’esprit, comme des éclairs aveuglants. Michaela regarda autour d’elle, à la recherche de repères familiers. Ce qu’elle vit ne fit rien pour la rassurer.
    Dissimulé dans l’ombre d’un pin, un homme l’observait, comme s’il cherchait à ne pas se montrer. Son épaisse chevelure, qu’il portait détachée sur ses épaules larges, lui mangeait le visage. Il ne souriait pas. Il semblait même la regarder avec méfiance. Sa peau dorée était plus foncée que la sienne. Elle était certaine de ne l’avoir jamais rencontré, car elle n’aurait pas oublié un visage
    pareil. Son nez long et légèrement busqué lui rappelait les Lakota, la tribu dont elle-même était issue, même si elle n’avait jamais pris part à la vie politique ou religieuse du clan."
     
     
     
     

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  • AUTOMATES

     

    "Ma meilleure amie doit débloquer
    -A toi.
    Je m'étrangle :
    -A qui?
    -Mais oui bon sang! dit-elle en se levant. Ton frère t'a tout appris ! C'est le meilleur!
    t'es complétement malade ma pauvre ! Tu oublies que suis une fille !
    Elle ne me quitte pas des yeux.
    -Et si tu était un garçon, tu le ferais pas?
    -Si, bien sur, mais...
    -Pas de "mais", Andhré-A. Mets-toi dans la peau d'un mec. Ce Serait jouable?
    -Oui... un seul hic, je n'en suis pas un !"

     

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  • L'ACCIDENT

     

    "Aujourd'hui, j'ai 15 ans trois jours et vingt heures comme mon frère le jour de l'accident. Je me souviens, je ne l'oublie pas. Il est dans mon coeur. Pour la vie."

    "Maman lui disait toujours "mets ton casque". Ce jour-là, il l'a mis mais il ne l'a pas attaché. On ne saura jamais pourquoi."



     

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  • AU PAYS DU P'TIT

    (Livre lue et commenter pour le prix Goncourt des Lycéens)

     

    "Après l’intervention de l’économiste, c’est vers moi que le modérateur se tourna : "Alors vous, Romain Ruyssen, dit-il en consultant consciencieusement ses notes, vous êtes français et sociologue. Votre dernier essai a pour titre Au pays du p’tit. Il est paru en France le mois dernier et, avec neuf autres ouvrages sélectionnés en prévision de ce salon, il a bénéficié d’une opération spéciale et sort aujourd’hui, quasi simultanément, dans sa traduction russe." Dans mon casque, l’interprète, qui avait elle aussi préparé ses notes pour la séance, avait prononcé p’tit avec une application désopilante. "Je cite l’une des phrases de votre introduction, poursuivit le modérateur en plongeant le nez dans la version traduite de mon livre : “Avec les Trente Glorieuses, le surmoi révolutionnaire des Français a progressivement cédé la place au Moi-Je pépère fonctionnaire.” Est-ce que cela signifie, Monsieur
    Ruyssen, qu’aujourd’hui vous considérez usurpée la réputation de nation insoumise de votre pays ?"
    "Je me demande surtout, répondis-je sur un ton folâtre, comment mon interprète vient de vous traduire des mots tels que “Trente Glorieuses” et “pépère” : la langue russe possède-t-elle vraiment un équivalent de ces notions très françaises ?"
    Je marquai une pause, attendant en vain la réaction de quelqu’un dans la salle. Au-delà de votre question, repris-je, c’est de l’esprit français contemporain tel que je le perçois que j’ai envie de vous parler. Et je peux le faire sans forcément me référer à mon livre, rien qu’à partir de quelques éléments que j’ai observés ici, dans cette salle, au cours de l’heure qui vient de s’écouler." (P. 18-19)

     

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  • LA REVOLTE DE MADDIE FREEMAN

     

    «-Tu n’as jamais pris un train pour le plaisir ?
    -Non.
    Il me regarda comme si j’étais folle, et je fis de même.
    -Tu sais que c’est toi l’anomalie repris-je. Moi je suis une parfaite citoyenne numérique.» (P. 33)

    «-C’est bizarre de t’imaginer en train de semer la police un jour et de faire une tarte aux pommes le lendemain.
    -Je ne fais pas de tartes aux pommes protesta-t-il comme si j’avais insulté sa virilité. Je fais des gâteaux au chocolat !» (P. 116)

     

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